Voyage en Arménie, suite (2)
Nous poursuivons notre voyage accompagnés des « amis arméniens » imaginaires (voir le précédent billet)
Quelques trésors du Moyen Age arménien
Carrefour de civilisation, l’Arménie a pâti tout au long de son histoire, de la rencontre entre l’Orient et l’Occident, mais elle en a bénéficié. Occupant une situation stratégique, en bordure de l’antique route de la soie, elle a vue déferlé des vagues d’envahisseurs et a suscité les convoitises des puissances voisines qui s’y sont livré bataille. Pourtant malgré cela le génie artistique des arméniens a pu s’épanouir (extraits du guide Petit futé). Durant cette journée, sur l’ancienne route de la soie, nous découvrons quelques uns des traits de cet art.
Réveil avec l’ARARAT
Cette altitude étonnante pour nous, montre que nous sommes sur un haut plateau composé de plaines entre 400 et 700m d’altitude et de sommets qui culminent à 4100m . Rappelons que le Mont Ararat ne se situe pas en Arménie et pourtant il est considéré comme l’emblème du pays, peut être parce que les arméniens revendiquent son appartenance.
Départ pour Goch
Direction le nord, en partant de Erevan nous allons longer le lac Sevan sur une autoroute très fréquentée car elle se dirige vers la frontière géorgienne. Notre chauffeur s’appelle Armen, ce peut être le frère d’Arkadi, l’oncle ! qui devait être le seul de la famille à venir au mariage de Sergei. Je me souviens être allé à la mairie d’Orléans pour avoir des certificats permettant sa venue. Malheureusement au dernier moment le visa lui a été refusé. Néanmoins il nous avait fait parvenir une immense bouteille de Cognac comme on en fabrique qu’en Arménie avec notre nom et prénoms gravés dessus.
Dès de départ nous nous mettons dans l’ambiance du grand Charles, tel qu’on l’appelle ici. Dans la voiture on l’écoute en français comme en arménien.
Le parc national de Dilidjan.
Après avoir longé le lac Sevan et ses pentes brûlées par le soleil ou par l’écobuage, nous traversons la montagne dans un tunnel de 2,2 km réalisé par les italiens après l’indépendance. Au bout du tunnel, un paysage complétement différent nous surprend , on se dirait en Suisse, d’ailleurs ici on l’appelle la Suisse Arménienne.
Gachavank
Arkadi se souvient d’un village perché dans la montagne à la lisière de la zone de forêt. Cette maison typique de la région, est peut être celle de son enfance. Nous sommes à Goch, un hameau célèbre depuis que Mikhitar Goch y est venu fonder en 1181, son monastère .
J’ai noté d’Internet les commentaires d’une chercheuse du 21 ème siècle sur cet érudit du Moyen Age qui me paraissent d’actualité :
Premièrement, Mkhitar inculqua cette idée que, pour bien vivre l’interculturalité, il convient de bien vivre l’intraculturalité. « Plus vous vivez en harmonie avec ceux qui sont comme vous, plus vous aurez de talents pour vivre avec les gens qui ne sont pas comme vous, » pour reprendre ses mots. « Sachez qui vous êtes, et réalisez que parfois vous pouvez vous tromper. »
Deuxièmement, « réalisez que la diversité est divine. Elle fait partie du plan divin, selon lequel chacun est différent. Dieu n’a pas voulu que nous recherchions l’uniformité, mais l’harmonie. L’unité peut être hors de portée, mais l’harmonie ne l’est jamais. »
Et troisièmement, ce conseil de Mkhitar Goch : « Vivez la vie du Christ parmi vos voisins, quels qu’ils soient. »
Le complexe monastique
Dilidjan
Dans cette petite ville ( 20 000 habitants) à 1000m d’altitude nous goutons un peu plus à la convivialité.
Almaz, chez elle à Orléans nous faisait découvrir la gastronomie arménienne et nous apprécions beaucoup ; ici sur place la découverte est encore plus totale. Jugez par ces photos ce que les cuisiniers locaux nous avaient préparé.
Haghartsine
Le monastère de Haghartsine très ancien est refondé en 1184 par le poète, musicien et musicologue Khatchatour Taronetsi, Ce dernier y fonde une école de musique, qui produit notamment un nouveau système de notation pour la liturgie arménienne, probablement similaire au grégorien. Les travaux de construction sont provisoirement arrêtés lors des invasions mongoles de la première moitié du XIIIe siècle, avant de reprendre.
Les yeux comblés et la tête emplis de cet art arménien qui fait la fierté de nos amis arméniens, nous repartons pour Erevan. Sur la grande route après Sevan, nous nous arrêtons dans une boulangerie et Almaz se souvient.