Retour de Terre… sainte (Al Dheisheh)
Vivre en exil à Al Dheisheh, deuxième camp de réfugiés situé à Bethléem
Début de matinée, nous visitons le camp de réfugiés palestiniens de Dheisheh.
Dans ce camp, près de 10 000 personnes cohabitent, actuellement. Ce camp a été créé en 1949 pour regrouper , sur 1 ha, la population de 45 villages situés à l’ouest de Jérusalem et de Hébron.
Comme la veille à Aïda , nous sommes reçus par un des responsables du Comité Populaire ou du Centre Culturel IBDAA.
Ce responsable nous apporte quelques indications puis nous accompagnera à travers quelques ruelles du camp.
Les écoles sont gérées par l’ONU . 1500 élèves sont scolarisés dans les différentes écoles primaires du camp.
Un seul médecin-généraliste soigne les habitants, il peut recevoir jusqu’à 200 malades par jour ! Régulièrement des personnes meurent faute de soin ou ne parviennent pas à l’hôpital à cause des barrages des militaires israéliens.
Ils souffrent également de coupures d’électricité très fréquentes et de manque régulier d’eau.
Ce responsable se montre critique vis à vis de l’UNRWA (ONU) qui ne fait pas suffisamment face aux besoins (santé et éducation) pour lesquels la Communauté Internationale l’a mandatée. Néanmoins il comprend qu’avec la multiplication des réfugiés dans le Monde, le budget pour son camp soit en baisse.
L' »organisation active »
Malgré toutes ces difficultés, Abdelhak* nous présente avec fierté « l’organisation active » qu’ils ont mis en place dans le camp.
Ils ont principalement porté leurs efforts en direction des femmes avec des ateliers de broderie et d’habillement traditionnel palestinien.
A entendre toutes ces réalisations collectives mises en œuvre grâce au Centre Culturel et au Comité Populaire, j’ai l’affreuse pensée de me dire qu’un camp de réfugiés donne plus de possibilités à l’éducation, au sport, au développement que dans une ville normale…
Plus tard à mon retour, la lecture d’un rapport réalisé en 2002-2003 par des chercheurs français confirme cette impression ! Je vous recommande donc de lire cet intéressant travail (des enquêtes ont même été menées dans un environnement très risqué pour la vie des enquêteurs).
Pour en savoir plus sur la sociologie , les moyens de vivre, la densité démographique, le niveau d’éducation et de formation professionnelle, les problèmes fonciers, les relations des camps avec leur environnement (quartiers voisins), leur citoyenneté, http://www.gemdev.org/prud/rapports/rapport30.pdf
Voilà une mine d’information qui permet de connaître mieux la vie quotidienne dans ces lieux d’exil et ses enjeux. Noter que les pages 60 et 61 sur 75 concernent directement le camp de Dheisheh.
Sur les murs du camp, l’unité et l’amitié entre les peuples .