Les graffeurs de Lurcy Lévis

Les graffeurs de Lurcy Lévis

La semaine dernière nous sommes allés visiter « Street Art City » près de Lurcy-Lévis dans l’Allier.

Dans la campagne entre Berry et Bourbonnais

Dès le portail franchi , je découvre des fresques gigantesques qui recouvrent les murs de cet ancien centre de formation de France Télécom, devenu propriété privée.

Autoportrait de muraliste argentin Alaniz
« Le migrant et la liberté » de Alaniz, souvenir d’un voyage avec des migrants syriens

 

Une rencontre exceptionnelle

Après une balade photographique, j’ai eu la chance de rencontrer des artistes en résidence, ouf ! ce lieu n’est pas une œuvre fantôme, il y a des gens !

Les artistes rencontrés. Seuls (de droite à gauche) Joris et Snek ont accepté d’être photographié.

En effet depuis moins de  deux ans, selon le document remis à l’entrée, ce site accueille des artistes du monde entier. D’après le promoteur, la sélection des candidats réalisée par un comité se base sur la qualité ou l’originalité de leur production et non sur leur notoriété . Depuis le début de l’année City Sreet Art a reçu 80 nouveaux artistes.  Le plan indique les 7 fresques peintes il y a moins d »une quinzaine de jours.Il y a toujours de la place car sur les 22 000 m2 de murs disponible, la moitié est peint.

Mur extérieur de l’Hotel128 récemment peint

Les 4 artistes que j’ai rencontrés travaillent actuellement dans  Hotel128, l’immeuble où résidaient les stagiaires de France Télécom dans les années 80-90. Ils laissent libre cour à leur imagination et à leur savoir faire pour « peindre » une des 128 chambres. Ce Hotel128 sera ouvert à la visite en septembre 2017.

Malheureusement il n’est pas au programme de les voir travailler ni de les rencontrer. Dommage c’est pourtant mon bonheur de les filmer (voir mes précédents billets, étiquette « Arts urbains »). Il est vrai que se ne sont pas de « bêtes curieuse » et qu’un grand nombre refuse d’être photographié. D’ailleurs sur les quatre en pause ce midi là, deux ont accepté de discuter avec moi.

L’un est parisien mais d’origine clermontoise, déjà bien reconnu dans « la profession », l’autre travaille à Moulins tout proche. Ils ont tous les deux fait des études d’art et se passionnent pour leur art et essaient d’en vivre.

A ma question : Ici vous avez tout votre temps pour créer ? Ils m’ont répondu que ce lieu leur permet de créer avec plus de sérénité qu’en ville où il y a souvent le risque que de « se prendre une amende », « heureusement de plus en plus de municipalité nous offrent des murs. » « Nous sommes les descendants des lettreurs qui réaliser les enseignes des commerces du XIXème siècle ou les illustrateurs qui dessinaient les affiches des premiers films ».

Élément de la fresque de Joris, un de mes interlocuteurs, qui m’a précisé que le triangle n’est pas celui … de la franc-maçonnerie !
Pignon Ouest d Hotel128, œuvre de Snake « Un artiste remarquable, un humain au grand cœur » (texte de Street Art City)

Ils me rassurent en me précisant que le graffiti restera toujours un moyen d’exprimer ses opinions.

Démarche philosophique pour Damien -Paul Gal .

Passions partagées

Crey One. « Vainqueur du prix du graffiti 2016. Cette présente tous les codes de l’art urbain » (texte Street Art City)
Anu, jeune allemande passionné par Edith Piaf

Balade écologique…

J’ai remarqué que les artistes prenaient soin de l’environnement, ci dessous quelques exemples

Caro Pepe, Argentine, « Un message bien affirmé: dans la vie on ne voit que la moitié des réalités on ne veut pas voir et pourtant on le sait bien… » (texte de Street Art City)
l’allemand Carl Kenz a réalisé ce travail en 5 jours, en intégrant entièrement le lierre à son esquisse. (texte de Street Art City.
Hasard ? Soir2 avec Zeso et la nature de la campagne de Lurcy Lévis en reflet.

 

Conclusion

Pour moi, non spécialiste, le street art est avant tout un moyen d’amener l’art dans nos lieux de vie, ville et campagne. Ras le bol de la razzia des publicitaires sur nos villes.

C’est pourquoi je regrette que cette « city du street art » soit en pleine campagne. Devant ces bâtiments, on peut penser  « quel gaspillage, combien de réfugiés aurait-on pu accueillir dans ces locaux. » Je ne suis pas sûr que sans cette initiative privée cette friche n’aurait pas continué à allonger la liste de celles qui de plus en plus encombrent indéfiniment nos paysages. D’après le fondateur, ce lieu, unique au Monde,  permet à des jeunes artistes, souvent ignoré des galeries d’art, de se rencontrer et d’être mieux reconnus. J’espère que grâce à cette locomotive des jeunes aujourd’hui inconnus pourront briller hors de Lurcy Lévis.

« Locomotive » à la gare, de SANE2

 

Face nord de Hotel128 dont l’intérieur sera ouvert au public le 1er septembre 2017
Pleine activité dans Hotel128

L’Association « Street Art City » est une galerie à la campagne. D’ailleurs, le ministère de la Culture l’a qualifié de « Villa Médicis » du Street Art.

J’imagine que le droit d’entrée des visiteurs participe au bien-être de ces filles et garçons accueillis ici en résidence « avec seulement leur sac à dos, on leur procure tout le reste, bombes de peintures, nourritures, nacelles, etc… » selon les responsables.

Amateurs de Street Art ou de peintures contemporaines ou non mais en recherche de dépaysement, loin de la ville et de ses « horreurs », poussez jusqu’à Lurcy Lévis. Je ne peux pas partager toutes les photos que j’en ai ramené, alors allez y !

Merci à Gilles INIESTA, Président-Fondateur pour les précisions qu’il vient de m’apporter. N’hésitez pas à le rencontrer.

 

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