Retour d’Éthiopie (4) ils marchent, ils marchent les éthiopiens
En parcourant les routes de l’Abyssinie, dans les villes, dans les villages et même loin de tout, on a l’impression que toute la population marche .
Dommage que les statistiques de chercheurs de l’université de Stanford (un panel qui va de Hong Kong, la Chine, la Suède pour les pays qui donnent le plus de place à la marche, jusqu’à l’Australie ou le Canada, les moins marcheurs) n’intègrent pas l’Éthiopie car je suis convaincu que ce pays a le record du monde de marcheurs. Il est vrai que les athlètes depuis leur champion olympique des Jeux de Rome en 1960, Abebe Bikila, sont nombreux dans les disciplines de courses de fond (Haile Gebrselassié, Kenenisa Bekelé, Derartu Tulu (première femme noire aux Jeux de Barcelone, etc…).
Mais le foot est plus populaire, explique Patrick notre guide !
Sauf le dimanche…
Dans ce pays chrétien, le dimanche on ne travaille pas ; en effet sauf pour l’élevage les éthiopiens restent chez eux le dimanche . Sur les routes et dans les champs, il y a un grand contraste entre effervescence des jours de la semaine et le dimanche pendant lequel un calme impressionnant règne. Néanmoins le dimanche matin pour l’office les éthiopiens s’endimanchent et vont à l’église.
L’après midi les jeunes sortent…et les baby foot chauffent.
Comme dans tous les pays d’Afrique, les enfants font de longs trajets pour aller et revenir de l’école.
Aux heures de fin de classes, les enfants dans leur uniforme coloré, envahissent joyeusement les rues et plus loin en dehors du village ils s’enfoncent, soit seul soit groupés, sur les chemins pour regagner la maison de leurs parents. Ensuite ils quitteront leurs habits d’écoliers pour aller faire paître les montons ou chèvres.
De moins en moins on marche pieds nus, des sandales ou les ballerines en plastique souvent bicolore sont préférées.
Grandes marches pour les funérailles
Ils arrivent à pieds et souvent de loin, pour assister aux funérailles…
Aller à pieds au marché
On devine assez facilement où se tient le marché de la région tant la route qui y mène est investie sur plusieurs kilomètres par les villageois qui, à pieds, s’y rendent. Ils sont chargés des produits qu’ils vont vendre. Ils entrainent, bien attachés, les moutons, chèvres ou vaches destinés à la vente.
En ville aussi
Une multitude de tuk-tuk de marque indienne « bajaj » sillonne les rues les plus difficiles. Dans certaines villes des rideaux isolent les voyageurs, est ce contre la chaleur ou la poussière ? On dit que c’est un moyen d’éviter les contraventions pour sur-poids, pourtant il faut voir la capacité de ces petites cylindrées à gravir les pentes ou les ravines des rues.
Dans les églises, pieds nus
Dans toutes les églises, enlever ses chaussures est obligatoire même pour les touristes. Des tapis recouvrent les sols.
Et toujours l’âne, le fidèle compagnon pour les transports lourds
Il y a sûrement plus d’ânes à circuler que de voitures, même si à Addis Abéba nous avons été témoins d’embouteillages monstres, malgré une ligne de tram.
Pour les longs parcours
Les minibus … et dans les montagnes des camions aménagés pour les marchandises et les personnes.
Et pour les parcours de région à région ou pour se transporter à la capitale, l’avion.
Nouveau ou presque…
Le train depuis 1929 pour aller de l’océan Indien ( le port de Djibouti) à la capitale a été voulu par l’Empereur pour l’expansion de l’Ethiopie . Seule reste la gare de ce train mythique géré par les français entre 1917 et 1980 . Des grands écrivains, journalistes et photographes ont décrit cette ligne et ses intérêts économiques dont Henry de Monfreid, Albert Londres, Raymond Depardon et Jean Claude Guillebaud. Je suis impressionné en me souvenant des voyageurs illustres et simples qui sont passés par là.