Retour de Terre… sainte (Qalqilya)
Qalqilya, la ville encerclée.
Le chauffeur de notre minibus a été obligé de demander son chemin à plusieurs reprises car ce n’est pas facile de trouver l’entrée de cette ville palestinienne. Pourtant, à première vue ça ressemble à une ville ordinaire, en cette fin de matinée . La circulation est dense, les élèves reviennent de l’école, les femmes font leurs courses …
A la mairie, on nous attend et nous sommes reçus par Nidal Jaloud, le responsable des relations extérieures de la municipalité de Qalqilya. Étonnant, cette ville palestinienne de 45000 habitants se paie un spécialiste des relations publiques !
Malgré les apparences, Qalqilya n’est pas une ville comme les autres ; son encerclement-étouffement décidé en 2002 par Israël, a nécessité l’aide de la communauté internationale ayant perdu presque toute activité économique. Elle reçoit beaucoup de visiteurs étrangers. Ses donateurs sont principalement des belges et des français comme le Conseil Départemental de Seine St Denis.
Notre interlocuteur, monsieur Nidal Jaloud parle plusieurs langues et aspire à parfaire son français initié lors d’un stage de deux mois à Vichy et à Bordeaux quand l’on pouvait encore sortir de la ville .
La mairie est équipée d’une salle de conférence aux fauteuils accueillants… Dans un montage diapo nous faisons connaissance avec cette ville.
Les particularités de Qalqilya
Nous apprenons que Qalqilya est une ville agricole, qui se situe dans la grande pleine de Tel Aviv , à 18 km de la mer à vol d’oiseau. Ses terres sont riches pour différentes cultures .
Malheureusement se situant sur la ligne de démarcation entre Israël et la Cisjordanie elle a subi de plein fouet le conflit entre les deux pays. A plusieurs reprises de graves affrontements ont eu lieu.
Pour réduire les risques, en 2002, l’armée israélienne a construit une barrière de 11 km sur 60 m de largeur qui entoure entièrement la ville. Le long de l’autoroute israélienne Nord-Sud , sur 2 km un mur en béton de 9 m de hauteur a été érigé pour sécuriser cet axe routier stratégique.
Cet encerclement par la barrière et par les colonies construites aux environs a fait perdre aux agriculteurs 75% de leurs terres agricoles (27000 ha en 1948 et 8200 ha en 2015).
Les agriculteurs dont les terres n’ont pas été confisquées doivent aller les cultiver en passant les check point. Leur travail dans les champs est soumis au bon vouloir des militaires qui décident des périodes d’ouverture des portes dans la journée.
Nidal Jaloud, après nous avoir décrit la situation économique désastreuse de sa ville, répond à nos questions.
Nous nous attardons sur le rôle des religions dans le conflit. Pour lui la paix pour nos enfants passe par une cohabitation. Mais ce sont les extrémistes qui aggravent la situation. Les extrémistes israéliens déclarent aux palestiniens : « non, je ne peux pas vivre avec toi car tu es sur ma terre, celle que Dieu a donné aux juifs ».