Retour de Crète. Mes coups de coeur. Découverte d’une civilisation (4)
La civilisation minoenne.
« Un monde miraculeusement étranger à l’agressivité et à l’angoisse apparaît devant nous ; une vie unique, miraculeusement égale à elle-même, traverse les êtres humains ou divins, féminins ou masculins, végétaux ou animaux qui ondulent devant nos yeux comme emportés par la brise marine. On pense à la Grande Paix de Matisse « calme, luxe et volupté » et on sent renaître en soi l’image archétypique de l’âge d’or et de l’amitié universelle. »
K. Papaioannou « L’art grec » , Editions Lucien Mazenod
C’est juste et c’est l’impression que nous avons eu en visitant les sites archéologiques de Festos et Gortis, au sud dans la pleine de Messara, Gourmia à l’est et Cnossos le plus connu dans les environs d’Héraklion. Et surtout la salle provisoire du Musée d’Archéologie d’Héraklion, fermé au public depuis plusieurs années, qui concentre les principales trouvailles des archéologues depuis un peu plus d’un siècle.
Il y a 4000 ans, les artistes habitant cette petite île ont réalisé des merveilles en céramique, en peinture, en architecture, en orfévrerie. C’est vraiment extraordinaire quand on sait que cette civilisation est contemporaine des Empires Egyptiens et antérieure à celle de la Grèce antique. Je pense que la beauté des paysages, le bleu du ciel, la plénitude de la mer, la douceur de la nature, y sont pour beaucoup dans ces créations.
Ces gravures ont été découvertes par un italien en 1884. Leur hauteur totale est de 1,5m, sur une longueur de 9 m. Actuellement ce « mur » est abrité par un bâtiment et protégé par de hautes grilles, ce qui rend la photographie en amateur très compliquée. La photo ci dessus ne représente qu’un petit morceau de cette inscription. Nous avons été enthousiasmé par ce vestige en pensant qu’il y a 2500 ans environ, des hommes avaient codifié ainsi la vie de la cité . La Grande Inscription prévoit des règlements sur les questions du droit familial et l’héritage. Par exemple: la donation entre époux, le pouvoir paternel, le rachat d’un esclave à l’étranger, la responsabilité pour les dettes d’un défunt, le viol et l’adultère, etc…Pour les archéologues les cités crétoises furent les premières cités grecques à enregistrer et à codifier les lois. Nous avons eu la chance de trouver un petit livre où est traduit les 12 « colonnes » ou chapitres ; « La grande Inscription du Code de lois de Gortyne » d’Adanis S. Vasilakis, Editions MYSTIS HERAKLION. Passionnant !