Rencontres libanaises (4)
Melle MAHA, professeur d’histoire-géo en lycée privé.
Chéhadeh nous annonce que nous allons rencontrer un de ses amis. Nous sommes à El Aaquoura, petite ville du centre du Liban. Nous venons de traverser une série de vallées verdoyantes aux cultures magnifiques de fruits et de légumes.
Nous entrons dans une magnifique maison traditionnelle libanaise. Il doit être 10 h du matin, un homme termine l’arrosage qui procure pour un moment fraîcheur à la maison.
En l’absence de son ami, Chehadeh nous présente Maha, la sœur de cet ami, qu’il doit connaître également…En effet c’est aussi une enseignante.
L’accueil
Nous n’étions pas attendus et pourtant, comme chaque fois, l’accueil est inoubliable ; on nous sert le café, les gâteaux, puis nous gouterons des boissons fabriquées maison : un apéritif à base de cidre et un digestif composé de vin de noix et …de vodka. Même en arabe, les discussions entre MAHA et CHEHADEH sur l’alchimie œnologique nous ont semblaient passionnées !
Les dignitaires chrétiens partisans.
MAHA comme la majorité des personnes dans cette région est chrétienne et non pratiquante. Elle trouve que les responsables des différentes églises s’immiscent trop et de plus en plus dans la politique. Effectivement dans les journaux télévisés j’ai vu à plusieurs reprises des habits de patriarches…Et d’après Maha ils interviennent aussi dans les églises. Pourtant celles ci sont pleines (et on en construit toujours) ;
pour Maha c’est le signe que les chrétiens cherchent à se démarquer des musulmans de plus en plus présents aussi dans la vie libanaise. « Les gens deviennent de plus en plus sectaires » regrette-t-elle.
Même les enfants en classe se reconnaissent comme chrétiens, chiites, sunnites, partisans d’un tel, etc… (il est vrai qu’il n’y a pas très longtemps cette « particularité » était indiquée sur la carte d’identité nationale…).
Les jeunes partisans ?
Une anecdote illustre son propos : à cause d’elle deux élèves se sont exclus, elle leur avait interdit de se bagarrer en s’apostrophant dans des termes partisans allant jusqu’à se traiter d’assassin. Heureusement Maha a eu le soutien de ses collègues et de sa hiérarchie.
Maha enseigne également l’instruction civique et la sociologie en classe préparatoire au BAC. Comme je suis étonné que cette matière soit enseignée à ce niveau et qu’elle compte pour le BAC, elle m’explique qu’il s’agit surtout d’informer les élèves sur les relations entre les hommes et les femmes ou avec les adolescents.
Elle estime qu’au Liban il n’y a pas de véritable parti, comme dans les pays européens ; ce qu’on appelle parti se résume à des groupes d’intérêts ou de familles.
Arrivés à l’improviste, chez elle , nous repartons un peu plus riches de ses analyses et de son vécu avec les jeunes.
A la rentrée, le 1er octobre, Maha retrouvera ses élèves, gageons que grâce à elle comme à de très nombreux professeurs de l’enseignement public ou privé, les petits libanais de toutes confessions pourrons devenir des citoyens et non des partisans.
One thought on “Rencontres libanaises (4)”
Bonjour .
tout le monde chez moi vous remercie pour votre gentilesse .Et pour votre attention concernant les details et les photos.
Cela prouve que l’amitie peut fluerir partout dans le monde.
A bientot
N B :rencontres 3 et 5 dificile de l’ouvrir de chez moi