Rencontres libanaises (11)
Kaled, étudiant à Beyrouth
Kaled monte au village presque tous les vendredis soirs en été. Il y retrouve sa mère, ses tantes et ses amis.
Kaled étudie à Beyrouth dans une école équivalent à Sciences Po. Il doit avoir 22 ans.
Nous parlons des jeunes et de la politique.
Aux dernières élections les jeunes ont majoritairement voté comme leurs parents.
Ces positionnements provoquent des tensions entre étudiants ce qui ne facilite pas les études. Dommage car les études sont chères.
Pourtant paradoxalement et peut être de la part de ceux qui comme Kaled essaient de prendre du recul, le refus des partis voir pour d’autres l’indifférence, semblent la tendance actuelle.
Alors ils sont désespérés. Ils s’interrogent sur l’avenir politique et surtout économique de leur pays.
Les débouchés de leurs études sont illisibles et de nombreux jeunes étudiants décident de partir rejoindre frères, sœurs ou cousins à l’étranger.
Kaled qui se prépare au journalisme, n’a pas exprimé ce désir.
Néanmoins, Kaled a une opinion tranchée sur l’objectivité de la presse . Il estime qu’aucun journal libanais n’est objectif ; pour lui ce n’est pas possible car ils sont tous attachés à des intérêts politiques ou financiers. Il me donne l’exemple de l’Orient le Jour, que je lis régulièrement sur Internet, qui est « partial » puisque financé par l’Arabie Saoudite.
De plus les nouveaux journaux sur Internet qui bouscule en France la presse traditionnel, sont peu lus au Liban du fait de la faiblesse du flux Internet.
Société bloquée, jeunes sans repère sinon celui de leurs familles, jeunes diplômés qui s’expatrient, économie en difficulté, est ce bien spécifique au Liban ? Comment la générosité de la jeunesse va-t-elle exploser ? Quel gâchis !