Le paradis ?
Deuxième étape de notre séjour à Madagascar.
D’un coup d’aile (Tana-Sté Marie), celles d’un ATR, avion à hélices de 70 places, nous sommes propulsés à l’est de Madagascar, sur l’île de Ste Marie.
Et là, cocotiers, grands hôtels, plages de sables fins, mer transparente, nous sommes transportés dans ce que les publicistes occidentaux appellent le « paradis ».
Hier nous étions en « enfer », dans une mégalopole où près de 4 millions de malgaches cherchent à survivre dans une des plus grandes pauvretés du Monde. Ils doivent se lever très tôt et faire des dizaines de kilomètres à pied ou attendre de longs moments aux arrêts de taxi b, pour gagner le « pain » de la journée.
Ici, à Ste Marie, le tourisme fait vivre « au minimum » les habitants qui s’entassent le long de la seule route qui traverse l’île sur 80 km, du sud (l’aéroport) au nord (la forêt).
Les maisons de bois sont construites sur pilotis pour se préserver des inondations catastrophiques liées aux cyclones. Je suis étonné par l’activité débordante des hommes et des femmes : ils marchent, ils portent de lourds fardeaux, leurs moyens de déplacement sont rudimentaires. Les vacanciers circulent en moto, en taxi, en VTT.
Nous profitons du spectacle coloré de la côte, de la flore exubérante, de la mer transparente, du ballet des baleines qui, là-bas sur l’horizon, folâtrent. Mais on ne peut pas être indifférents aux femmes, enfants et hommes que nous croisons. On se rassure en pensant que peut-être, notre séjour touristique participe-t-il un peu à les faire vivre ?
Et puis on peut aussi se dire que le paradis est une notion bien relative. Les enfants, les jeunes, les mères, les pères que nous rencontrons ici ne se plaignent pas. Peut-être ne demandent-ils à la vie que des choses simples, la nature semblant satisfaire leurs besoins élémentaires.
Quand même, que penser de celles et ceux qui mendient sur les trotoirs de Tananarive ? Leur paradis où est-il ?