L’anthropologie et la démocratie en Europe
Comme vous l’avez peut être lu dans deux billets rédigés l’année dernière (pour les retrouver cliquer sur le mot clef « UTL »), j’ai la chance d’assister aux conférences intitulées « Faits de société » au catalogue des cours organisés par l’Université du temps libre d’Orléans .
J’ai décidé qu’après chaque conférence (une tous les 15 jours environ) je ferai un court billet, non pour résumer mais pour vous faire partager mes découvertes, et elles sont nombreuses tant ces « cours » nous ouvrent l’esprit … Je cherche également une personne ayant assisté à la séance qui accepterait de dessiner à partir du sujet exposé (genre « Plantu » sur l’actualité)…
A partir des recherches d’Emmanuel TODD
Hier, 5 décembre, j’ai découvert que l’on pouvait expliquer les différentes formes de démocratie grâce à l’étude démographique et anthropologique.
Bernard Castiglioni (le conférencier) nous a présenté le travail d’Emmanuel Todd . Ce démographe de renommé mondiale que l’on voit souvent à la TV, a fait un travail de « bénédictin » pour collecter des milliers de chiffres dans l’Europe de 1500 à 1990 . Ce livre est : L’Invention de l’Europe, 1996, Points Seuil
A partir de ces statistiques, il montre que la diversité de la démocratie européenne actuelle et passé est liée à la structure de la famille, du rôle du père, des systèmes de succession, des relations entre les enfants.
Valeurs et famille ou famille et valeurs.
Il est étonnant de voir que les valeurs universelles ( égalité, liberté) sont véhiculées différemment selon les différents types de famille. Emmanuel Todd a classé les familles étudiées en différents types, familles souches, familles nucléaires, familles communautaires.
E. Todd a dressé une série de cartes sur les structures familiales dominantes de toutes régions d’Europe et nous y appercevons les religions, les partis politiques, les luttes historiques, etc…
Nous voyons l’impact de la structure familiale dans le développement des religions européennes essentiellement les protestantismes et le catholicisme . Par exemple, les régions où le père a un rôle déterminant, où les enfants ont tendance à rester dans le cercle familiale et qui plus est où l’ainé héritera prioritairement , sont plus conservatrices, moins alphabétisées et plus de religion catholique. Dans ces régions les valeurs prioritairement véhiculées sont l’autorité (le père) et l’inégalité (acceptation que l’ainé soit l’héritier). On peut reconnaître l’Allemagne dans ces valeurs .
La diversité culturelle de l’Europe.
Tout cela pour expliquer la diversité de l’Europe et pour comprendre que vivre ensemble et construire ensemble n’est pas évident.
De plus la conclusion (non écrite) de Bernard Castiglioni est une interrogation : comment les grands changements dans les structures familiales du XXI siècle (y compris les lois en cours de discussion en France) vont -ils faire évoluer ces cultures, cette diversité européenne.
Ma conclusion : il n’y a pas de démocratie universelle, c’est chacun en fonction de ses traditions, de sa culture, ses valeurs et de ses connaissances (rôle de l’alphabétisation) qui construit la démocratie.
Les deux conférences précédentes montraient comment les hommes se sont émancipés de l’emprise des dieux, des livres sacrés, des idéologies, des rois, des empereurs pour maitriser eux-même leur vie ensemble, grâce à l’apport des philosophes et nombreux penseurs. Lors de cette dernière conférence j’ai découvert que le « penseur » n’était écouté que si les hommes le voulaient bien…