La source des femmes
« La source des femmes » est un film qui vient de sortir et aussi la source dans la montagne que seules les femmes connaissent puisqu’au village ce sont elles qui vont chercher l’eau.
Elles en ont assez de tomber, de peiner ainsi dans le difficile chemin de la montagne et décident la grève de l’amour, plutôt du sexe . Et cela tant que les hommes ne feront rien pour amener l’eau auprès de leurs maisons.
Ce film a été réalisé par Radu Mihaileanu
Avec Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Biyoun
Au dernier Festival de Cannes il a été nominé 5 fois mais n’a pas reçu de récompense.
Quand l’art rejoint les mouvements de société.
Précédemment j’ai vu le film libanais » Et maintenant on va où ? » (voir sur mon blog). C’est aussi l’histoire de femmes qui se révoltent, elles s’organisent pour empêcher leurs maris de se faire la guerre.
Dans les deux films l’action se déroule dans le monde musulman.
Et pendant que se réalisent ces films, dans plusieurs pays du Maghreb les femmes participent aux mouvements de libération. Les idées véhiculées par la culture sont en phase avec les mouvements sociaux. Reste à savoir si les femmes sortirons vainqueur comme dans les deux films.
Les femmes triomphantes
Dans « La source des femmes », une des dernières scènes montrent nos héroïnes fières de remplir leur seau à la fontaine sur la place du village devant leurs hommes fidèles…à leur tasse de thé traditionnelle.Ce n’est pas encore le partage des tâches mais elles se sont sorties du carcan de l’islam et des traditions. L’une d’elle, la plus jeune, est même capable de gifler le garçon qui l’avait trompée. Un signe très fort ?
Ce film est donc plus que l’histoire de grève du sexe par des femmes. J’y ai vu aussi aborder d’autres sujets.
Un film riche
La force des femmes (et de quelques hommes) vient bien de l’éducation (l’instituteur)
La sexualité, exprimée avec des mots à elles, est aussi un besoin des femmes musulmanes (discussions au hamman)
Le mariage d’amour est une aspiration de chacune d’elles malgré la force de la tradition (histoires des jeunes et des vieilles)
Les enfants soutiennent naturellement leurs mères (scène des brigands)
Le viol conjugal met la femme dans une position d’infériorité ( la grève du sexe est un luxe pour celles qui sont vraiment aimé, car elles ne risquent pas d’être répudiées)
L’islam villageois doit faire face aux intégristes venus de la ville.
Le lien entre l’esclavage et le voile au début de l’islam.
Un bon film à voir !
Ce film simple dans ses dialogues, poétique par sa musique, harmonieux dans ses paysages, dynamiques par ses acteurs, est un beau film à voir.