« La cour de Babel », émouvant
Une multitude de sujets d’actualité dans 1h29 de film :
L’émigration, l’asile politique, l’asile économique, la sécurité, la religion, la place des parents dans l’éducation, la crise des profs, les ados, les collèges, les difficultés économiques vécues pour vivre à Paris, autant de sujets abordés dans ce documentaire très riche.
Tous ces sujets provoquent des drames, comme la séparation des enfants de leurs parents restés au pays et confiés à une cousine ou tante, comme le déménagement précipité vers une nouvelle destination inconnue, décidé par l’assistante sociale pour bénéficier d’un vrai logement, comme le risque d’être mariée de force et d’être excisée si elle retourne au pays, comme le risque d’être rejeté par la société parce qu’il est juif, comme le sentiment d’être victime du racisme parce que « personne l’aime » à cause de ses cheveux crépus. Heureusement grâce à l’écoute de leur professeur souvent facilité par la caméra de la réalisatrice mais aussi de leur propre caméra ces jeunes expriment longuement ces difficultés . Ces situations deviennent des atouts, grâce à la solidarité et l’amitié qu’elles provoquent et surtout grâce à la volonté (différente selon leur âge et leur culture) qu’ils doivent mettre en oeuvre . A la fin de l’année leur prof exprime son espoir et sa conviction de les rencontrer plus-tard dans les professions ou les statuts dont ils rêvent actuellement, signe qu’ils trouveront leur place dans la société française.
L’optimisme et la croyance en l’homme domine donc dans ce documentaire, loin de la peur de l’autre et l’individualisme ambiant.
Une oeuvre cinématographique exceptionnelle :
Chapeau à cette réalisatrice pour ses images vraies qui en disent tant ; comment a-t-elle réussi à rester en gros plan sur la larme de cette jeune africaine volontaire et révoltée, chance ou écoute et attention ? Les rencontres avec les parents ou remplaçant des parents sont des moments exceptionnels tant les regards sont justes.
Un film à voir d’urgence :
Comme le fameux « Sur les chemins de l’école », ce film risque d’être victime de l’embouteillage de la production cinématographique et de ne pas rester longtemps en salle.
Ici à Orléans, Les Carmes ont programmé 4 séances par jour jusqu’à mercredi prochain mais après ?
Pour passer un moment agréable et passionnant parce que plein de chaleur humaine et d’optimisme il faut aller voir ce film.