Ils -Elles parlent de Colette
Cet article reprend les textes des témoignages qui ont été fait au cours des obsèques de Colette le mardi 22 aout 2023.
Colette, ma Colette,
1991, notre rencontre au Centre social Romain Rolland.
Après avoir élevé tes trois fils, tu as souhaité reprendre une activité professionnelle.
Mais pas n’importe quelle activité, une tournée vers l’appui, l’aide, le social !
Petite bonne femme mais avec un dynamisme, une énergie, une volonté que rien n’arrêtait !
Tu as géré l’aide aux devoirs pour les enfants rencontrant des difficultés scolaires et ce dans un premier temps.
Puis te voilà responsable des cours d’alphabétisation et de français langue étrangère.
Je t’ai vue préparer les séances avec un investissement plus que professionnel et cherchant toujours à te former sur de nouvelles approches.
Tu as très vite compris que pour une grande majorité des apprenantes venaient non pas pour apprendre à lire et écrire mais pour avoir une pause dans leur semaine. Un temps pour elles et rien que pour elles. Plus femme de ni mère de..
Certains de tes ateliers sont devenus des séances dîtes de conversation en langue française. D’autres des moments inoubliables comme par exemple « Café du Monde ».
Des femmes venant de pays lointains ont partagé leur façon de faire le café (Ethiopie, Maroc, Turquie…)
Quelle beauté de voir dans leurs yeux le partage et la valorisation de leurs savoir-faire.
Je pense également à tous ces repas du Monde entier jusque dans nos assiettes !
Nous avons, ensemble, voyagé très loin.
Moments magiques, chargés d’émotions !
Lors de nos expositions à thèmes (découverte d’un pays), les femmes venaient te confier leurs objets, leurs tenues, des biens si précieux !
La relation de confiance entre elles et toi était fabuleuse.
Tu participais également à l’aide administrative au sein du Centre social, aux administrations et également des lettres privées.
Ta petite voix apaisait, je l’entends encore et ça me réchauffe le cœur.
Jamais dans le jugement. Je me souviens d’une maman , tout particulièrement, dont le fils purgeait une peine d’incarcération de 25 ans. Tu as été d’une bienveillance avec elle. Tu l’as portée, épaulée tant qu’elle en avait besoin et de forts liens se sont créés entre vous.
A une certaine période, le centre était devenu comme un deuxième chez nous.
Toi, ma Colette, Sandrine et moi avons eu le privilège de nous rencontrer et d’avancer ensemble.
J’ai grandi avec et grâce à toi Colette.
La jeune femme de 26 ans que j’étais en 1991, jeune mère a eu cette chance de t’avoir comme guide professionnel et dans ma vie privée.
Lors de ton départ à la retraite, le Centre Social semblait vide !
Ne parlons pas de son comité d’entreprise pour lequel tu étais totalement investie.
Que de beaux voyages et concerts que tu nous as proposé !
Heureusement ma Colette, tu as continué tes actions de militante associative, Femmes Plurielles !
Cours Français Langue Etrangère, partenariats avec le CIDFF et le Planning Familial. Repas partagés.
Bien évidemment que je t’ai suivie ma Colette.
Je suis heureuse de t’avoir rencontrée et d’être ton amie.
33 ans d’Amitié !
Tu as vu grandir mes enfants et tu leur as fait une place dans ton cœur et dans ta vie privée.
Aujourd’hui Joanna est présente pour se joindre à moi et te dire l’importance que tu as dans notre vie.
C’est toi qui l’a gardé lorsque je suis allée mettre au monde son petit frère, c’est chez vous que nous avons fêté son bac.
Tant et tant de souvenirs…
Je revois tes yeux remplis de larmes de joie lorsqu’un jour au Centre tu as reçu l’appel de Matthieu : ta première petite-fille venait de pointer son petit nez !
J’ai pensé à ce moment précis que cette petite Clara avait une chance extraordinaire d’avoir une telle grand-mère !
Ma Colette, tous tes petits-enfants et tes fils adorés ont eu cette chance.
Je sais à quel point tu les aimes.
Et ne t’inquiètes pas ma Colette, nous sommes là pour les soutenir.
Nous sommes là pour Bernard, je sais à quel point tu te fais du souci pour lui.
« Sa chemise avait des tâches », tu as encore réussi à me faire rire sur ton lit d’hôpital, Colette grondant Bernard !
C’est toute une histoire Colette et Bernard…
Je vais terminer par un sincère « Je t’aime ma Colette », je ne te l’ai jamais dit mais je suis certaine que tu le savais et Merci d’avoir été mon amie.
Georgia , amie et collègue de l’ASELQO
Colette nous voilà ici avec toi pour te dire combien on t’aimait combien on
t’appréciait
Comment oublier ta bonne humeur, ton sourire, ta grande gentillesse et toujours
ce petit mot quand on se croisait en vélo en revenant de nos activités associatives
ou du marché
Que de souvenirs me reviennent quand on faisait la fête des enfants aux sapins,
toute l’ardeur qu’on y mettait
Les soirées que l’on passait parfois tard tellement on voulait que tout soit bien et
tous les compliments que l’on recevait et que l’on se partageait nous faisait
oublier la fatigue
A l’AHLS tu as donné de ton temps on discutait on se respectait, bien sûr on n’était pas toujours d’accord sur tous les sujets abordés mais on trouvait toujours une solution
Les critiques ? bien sûr il y en avait mais toi comme moi on s’en balançait pour
nous l’essentiel c’était le bonheur des parents et des enfants et de les voir
radieux avec un gadget à 4 sous
Notre grande satisfaction c’était la reconnaissance des personnes avec qui on
travaillaient et de celles qui nous entouraient
Le bénévolat tu en connaissais bien la signification
Combien de fois quand on avait un peu de temps pour se parler on s’est dit à quoi
ça sert de se critiquer, ou de se dire des méchancetés ; ça n’apporte absolument
rien de constructif. Pourquoi ne pas dire franchement ce que l’on a dire ? toi
comme moi on était franches du collier , on ne machait pas ce que l’on avait à
dire mais toujours très poliment et avec respect de la personne que l’on avait en
face de nous et c’est pour ça que l’on a si bien travaillé ensemble .
La maladie malheureusement a eu raison de ta grande volonté
Repose en paix tu le mérites bien et je ne t’oublierai pas comme quand tu sortais
de ta venelle en vélo….un sourire, un petit mot ….. j’y pense souvent
Christiane, Présidente de l’Association des habitants de La Source
Monique
Chère Colette,
Il est difficile d’envisager La Source sans toi.
Nous avions la chance de te rencontrer, toujours sur ton vélo, accueillis avec un sourire bienveillant « comment vas-tu ? » et tu prenais d’abord des nouvelles de la personne rencontrée. Et nous échangions sur nos famille, nos engagements et la vie du quartier.
Combien de fois tu étais interpelée « bonjour Colette, vous me reconnaissez ? » par des grands gaillards que tu avais accompagnés au centre Romain Rolland, lors de ton engagement dans l’aide aux devoirs après l’école.
Tu connaissais très bien leurs familles également. Tu étais très attachée à aider les mamans dans l’apprentissage du français, et évidemment tu étais une des membres très engagée de l’Association Femmes Plurielles . Au moment de la maladie de notre amie Françoise Delport, tu avais accepté d’en prendre provisoirement la présidence, puis définitivement en 2012 jusqu’à ces jours derniers.
Nicole
Parmi les actions qui te tenaient à cœur avec l’équipe de Femmes Plurielles, nous pouvons rappeler brièvement :
- les cours d’alphabétisation avec Ghislaine, Marie Gabrielle, Anne Marie, Véronique, Mireille…et Colette était le « bouche trou » toujours disponible pour remplacer une intervenante.
- L’alphabétisation s’est élargie aux hommes et aux jeunes collégiens, immigrés du Moyen Orient.
- Les plats découvertes d’un pays qui réunissaient des femmes et des hommes, permettaient à ces femmes venues d’ailleurs de nous faire partager leur savoir-faire, l’histoire du pays et la place des femmes dans ce pays.
- Les interventions pour l’égalité fille-garçon, femme-homme, auprès des jeunes du lycée Paul Gauguin en collaboration avec le centre d’Information des droits des femmes et des familles (CIDFF).
- L’action commune avec le CIDFF et ACM Formation « Mesdames vous avez des droits » qui a permis aux femmes immigrées la prise de conscience de leurs droits et l’édition d’un joli et pratique guide, qu’elles ont illustré avec le concours d’une professionnelle.
Monique
Tu rejoins les personnalités qui ont compté et oeuvré sur notre quartier notamment Françoise Delport, Luis Chihuailaf, Robert Fortier, Michel Ricoud.
Bernard tu as toujours été là à ses cotés, dans les différents moments de la vie de Femmes Plurielles, prêt à réparer une fuite au local ou installer un tableau, prêt à nous accompagner avec le sourire en toute occasion. La porte de chez vous été toujours ouverte et accueillante !
Nous partageons ta peine et le grand sentiment de vide qui nous attend.
Femmes Plurielles
Chère Colette
Nos petits enfants, L. et A., 7 à 5 ans, ne peuvent venir pour ton départ. Mais ils on exprimé un sincère regret, c’est que leur petit frère G. n’aura pas eu le bonheur de te rencontrer, alors que eux ont eu cette chance.
Je me souviens qu’A. était admirative des poissons de l’aquarium et tu lui décrivais par le menu. Tu lui faisais briller ses yeux.
Je me souviens que ces deux jeunes enfants, quand ils arrivaient de leur lointaine Seine et Marne, dès leur descente de voiture, ils demandaient à aller tout de suite et directement « chez Colette et Bernard ». Et nous en concevions une jalousie heureusement passagère. Il faut dire qu’il avaient portes ouvertes au 26 rue Eugène Delacroix. Colette tu étais touchante par tes attitudes prévenantes à leur égard, ils s’en souviennent bien . D’ailleurs, je crois bien que comme Jeanne de Brassens, tu était mère universelle. Et pour cela on n’a jamais su te remercier comme il fallait.
Je me souviens aussi d’un rendez vous récent, le 12 juillet dernier, en bord de Loire, à la Paillotte, pour ton anniversaire. Chacune et chacun avait apporté un petit frichti et on se sentait tous bien à tes cotés.
Adieu Colette, au sens que l’étymologie donne à ce mot, qui est de te recommander à Dieu.
Marie Yvonne et Jean, les voisins d’en face
Comme ami de la famille et présent comme curé à La Source de 1972 à 1985.
Je me permets d’évoquer quelques traits significatifs de Colette :
elle qui m’a reçu avec Bernard tant de fois dans une amitié chaleureuse.
Colette Robert, avec Bernard, a fait partie de celles et ceux que l’appellerai « les constructeurs du nouveau quartier de la Source »
je pense à toutes ces personnes venues d’ailleurs et qui voulaient que ce quartier soit vivable pour tous
et que les différentes communautés humaines se sentent solidaires.
Beaucoup se sont engagés, comme Colette, au Centre social devenu l’Aselqo ou à la paroisse ou aux divers groupements qui naissaient.
On avait envie d’habiter notre quartier tout simplement
Et j’ai aimé en voir un signe quand on a donné à la nouvelle salle en face des PTT, le nom de Fernand PELLICER,
celui qui n’a cessé de rendre des services aux personnes et aux associations, dans la plus grande discrétion.
Colette, avec Bernard, n’avait pas seulement un sens social et d’entr’aide, mais aussi un esprit universel, une grande ouverture sur le monde
leur nombreux voyages à l’étranger, ils les ont fait en Tourisme Solidaire vivant parmi les habitants et gardant de nombreux contacts :
on les sentait citoyens du monde et artisans de paix.
Et j’ajouterai un autre trait de caractère de Colette qui m’a frappé ,
elle aimait parler de ses enfants que j’avais bien connu enfants et jeunes
elle me racontait l’évolution de leur vie, toujours d’une manière positive :
et je sentais combien Colette voyait toujours pour ses enfants et petits enfants ce qu’ils construisaient et qui les aidait à aller de l’avant.
Pour tout ce qui as été pour moi, aux cotés de Bernard, merci COLETTE.
Louis Basseville
3 réflexions sur « Ils -Elles parlent de Colette »
bonjour Bernard
merci pour ce message très très très émouvant que de beaux textes je ne parle pas du mien que de beaux souvenirs elle nous a laissés
bisous
Christiane
Merci mon Papa
C’est aujourd’hui sa fête. Je n’ai pas d’autre moyen pour dire à Bernard combien je l’appréciais, avec son écoute, son efficacité, son engagement.
La dernière fois que je l’ai vue, j’ai eu du mal à la reconnaître, mais il y avait son regard bleu et sa combativité.
Je comprends, en ouvrant ce blog, combien elle est toujours présente et un moteur de vie. J’espère que nous nous rencontrerons devant des tableaux à St Pryvé et vous avec votre appareil photo ( si vous me laissez une adresse où je puisse vous adresser une invitation) – Catherine