8 mars. Femmes en chefferie
Lors de notre visite de la région Ouest du Cameroun , nous avons fait le tour de quelques chefferies . La chefferie est une structure qui dans la coutume à un rôle de pouvoir, de gestionnaire et de justice sur un territoire en lien avec les institutions de l’Etat.
A chaque visite nous avons rencontré les femmes des chefs, parceque le Chef est souvent en « déplacement » et parceque les femmes de chef sont nombreuses ; un chef peut avoir jusqu’à 60 femmes puisqu’il accueillent les femmes de son père. Il peut y avoir 3 générations de femmes de chefs. L’une d’entre elles aura l’honneur de mettre au monde le successeur . Il semble que c’est la reine-mère qui décide cela.
Ces femmes, reconnaissables au bracelet de coris, travaillent toutes. L’une d’entre elles était institutrice, d’autres se chargent d’accueillir les touristes en visites, d’autres travaillent dans les champs.
Ci dessus, les trois femmes du Chef de Babungo. Ce chef a 32 ans, il vient de succéder à son père décédé à l’âge de 76 ans.
Elles font visiter le musée retraçant l’histoire de la chefferie et de ses traditions.
Elles nous emmèneront à l’intérieur de la chefferie à la découverte du musée aux 3000 masques.
Quelle est la vie de ces femmes ? Leur époux les plus jeunes, ont fait des études à la ville ; mais la coutume semble plus forte que tout, c’est pour cela qu’ils acceptent ces situations . Comment traitent-ils leurs nombreuses femmes ? La multiplicité de femmes doit poser de nombreux problèmes. De plus en plus d’hommes (rencontrés) refusent la polygamie ( problèmes de jalousie, problèmes économiques, etc…).
Ces femmes de chefs (pour lesquelles il y a une situation économique moins catastrophique qu’autour d’elles) seront-elles les dernières contraintes à la polygamie. Des études ont sûrement été réalisées sur ce sujet, je n’en sais pas plus, d’autant que ces lieux (les chefferies) ne sont pas des lieux où l’on est très bavard avec les touristes de passage. De plus il nous est apparu que ces chefferies étaient isolées du reste des habitants du village. Leur « palais » ne les éloigne-t-il pas de toute vie sociale ?