Deux fresques pour le 42eme Mur d’Orléans

19 décembre 2022 Bernard ROBERT Commentaires 0 Commentaire

Vendredi 17h, ma surprise est grande de voir la fresque du MUR d’ORLEANS terminée ! D’habitude les artistes ont deux jours les 9 et 10 décembre 2022 pour réaliser leur œuvre. Ludovic Bourreau, un des promoteurs de cet événement orléanais avec Jean Michel Ouvry, m’annonce que celle ci sera effacée et recouverte par une nouvelle à découvrir … le lendemain samedi . Voilà une illustration de l’art de rue dans son caractère le plus éphémère .

La fresque terminée à 17h le vendredi 9 décembre, on voit les lettres qui s’entremêlent

Reso et Ocre

Ce vendredi les deux artistes qui illuminent le MUR des Carmes de décembre 2022 proposent aux orléanais en avant propos de leurs talents , un graff où les lettres de leurs noms s’entremêlent tout en couleur.

En premier plan Cédric Lascours alias Reso accompagné de graffeur Ocre

Reso avec son bac-pro

« Je suis issu du graffiti. Autodidacte, précise Cédric Lascours alias Réso. À la base j’ai fait des études de tourneur-fraiseur, je suis allée jusqu’au bac pro, mais je n’ai jamais aimé l’école, donc ça a été long », avoue-t-il en riant.
« J’ai fait de l’électro-tech et finalement, après quelques petits boulots qui me permettaient de payer mon loyer, je me suis orienté vers le graffiti. Au bout d’un moment, je me suis dit ‘bon, j’aime peindre, autant que j’essaie de vivre de ça », se souvient l’artiste, âgé aujourd’hui de 47 ans.
« Au début c’était vraiment une passion. J’étais attiré vers l’inconnu. C’était pour moi une manière d’exister dans une société où on se cherche, où on cherche sa place. Je trouvais ça cool. J’ai toujours aimé les sports urbains un peu interdits. J’ai fait du skate pendant 10 ans, c’était interdit à l’époque à Toulouse. On payait des amendes quand on se faisait arrêter ! », confie-t-il. La Dépèche du midi du 28/12/2021

Reso a commençé à graffer en 1990 . Il s’amuse à raconter : « C’était illégal, deux fois je me suis fait arrêter ». Il écope d’ailleurs lors de l’une de ces arrestations de 350 heures de travail d’intérêt général et de 2 000 euros d’amende. Une expérience dont il garde malgré tout un bon souvenir.

« C’était bien car ces heures de TIG m’ont permis de travailler dans le social, avec des jeunes. Du coup, j’ai fait du graffiti avec des ados, j’ai travaillé avec des MJC, j’ai donné des cours à des enfants, et ça m’a permis de me rendre compte que j’aimais bien travailler là-dedans », reconnait-il. Il débute de cette manière dans le graff et commence par pouvoir vivre de sa passion.

Reso est souvent accompagné d’autres artistes d’art de rue pour concevoir ses créations. Il a également créé l’événement éphémère Mister Freeze, qui regroupe tout un tas de graffeurs et de street artistes lors d’évènements qui ont lieux régulièrement au Hall 82 à Montauban. Aujourd’hui à Orléans Réso est accompagné de OCRE.

Ocre

Ce graffeur est peu connu , pourtant il peint depuis 1992. C’est un artiste de rue qui aime l’association d’autres graffeurs comme celle de Reso. » On est venu ensemble à Orléans, histoire de passer un WE en dehors de notre région pour graffer, d’ailleurs dimanche on sera à la Vinaigrerie (mur situé à l’est d’Orléans) « .

On ne trouve pas de biographie de Ocre, les puristes diraient que c’est un graffeur discret qui n’aime pas trop communiquer, pourtant il a accepté que je le photographie.

Le Wild Style

Il n’est pas rare de trouver dans les villes ou sur les trains des tags composés de lettrages. Malheureusement la qualité de ces graffitis souvent sauvages sont très diverses, passant du tag polluant aux réalisations plus complexes et recherchés . Pourquoi les graffeurs ont-ils besoin d’exposer leur nom ou plus souvent leur pseudo ?

« C’est un moyen pour les graffeurs de pouvoir s’exprimer et de laisser une trace de leur art de manière spontanée et parfois éphémère. C’est à travers ce geste, souvent irréfléchi, que le graffiti se caractérise. »

Reso est le précurseur du « Wild Style ». Cette forme de graffitis est un style compliquée et complexe. Elle représente des formes et des lettres entrelacées entre-elles qui sont souvent difficiles à lire pour les amateurs. En raison de sa complexité, il est souvent très difficile à lire pour les personnes qui ne le connaissent pas. Ce graffiti peut comprendre des flèches, des pointes et d’autres éléments décoratifs selon la technique utilisée. Les nombreuses couches et formes rendent ce style extrêmement difficile à produire de manière homogène, c’est pourquoi développer un style original dans ce domaine est considéré comme l’un des plus grands défis artistiques pour un graffeur.