De la disqueuse à la clinique de la main

De la disqueuse à la clinique de la main

Un mouvement incompréhensible et le disque a lieu d’attaquer la pièce de métal flirte avec mon indexe droit…je suis droitier !

La machine a tracé un sillon de 2 millimètres  dans la chair de mon doigt.

Avant et Après

Que faire ? La pharmacienne nous aiguille vers la clinique de la main à St Jean de Braye.

A bien sûr ! je connais, la direction est indiquée dans tout Orléans . On dit que les pompiers de la région accompagnent les doigts sectionnés vers cette clinique… Mais moi ce n’est pas si grave !

Après avoir surmonté les embouteillages de cette fin d’après midi, je me présente à l’accueil de SOS Mains .

Là deux personnes arrêtent immédiatement leur conversation entre collègues pour s’occuper de moi.  Une infirmière remplit les inévitables documents administratifs , l’autre s’occupe de mon doigt tout en délicatesse .

Après observation j’entends les abréviations « IP… » pour identifier la blessure. Les deux soignants font également un test de vaccination contre le tétanos car mon certificat leur semble illisible.

Enfin ils m’expliquent que je dois être opéré mais que les chirurgiens sont au « bloc » . Je dois revenir « demain à 9h30 » .

Un des deux  soignants (je n’ai pas réussi à lire l’étiquette de sa blouse) réalise avec beaucoup de tact et de soins un pansement pour attendre le lendemain.

Je pensais être soigné rapidement ça ne me semblait pas très grave et voilà je suis engagé dans le tourbillon des prestations chirurgicales.

Je vais être un des 70 patients usagers quotidiens du service de chirurgie ambulatoire de cette clinique. Je vais donc découvrir un monde qui m’est inconnu et pour lequel de l’extérieur, j’ai beaucoup d’admiration. En vivant cette expérience de l’intérieur avec toutes mes facultés d’observation, serais-je déçu ?

Ce que j’ai donc observé dans ce court moment (une matinée).

1/ Un monde d’hommes et de femmes agréables et  aidants.

Leur priorité est soigner leur patient ; ils font leur travail d’abord ; les discussions entre collègues même sur des sujets de fonctionnement et de planning du service, passe après. J’ai entendu à proximité des rires, bref tout ce qui fait une série de communautés et d’équipes de travail. Mon observation repose sur 19 personnes, celles qui se sont occupées de moi pendant ces quelques heures ; peut être que des patients ont eu une vision différente, je pense à cette jeune fille ayant attendu deux heures en pleine nuit pour être convoquée comme moi le lendemain.

A première vue on n’a pas l’impression d’un manque de personnel . Pourtant j’ai appris par la bouche d’une soignante que certains jours étaient difficiles et que la clinique devait faire appel à de plus en plus d’intérimaires (sûrement en prévision du regroupement prochain de plusieurs cliniques). Je n’ai pas remarqué aucun comportement d’énervement.

Pour être précis voilà le décompte que j’ai effectué :

  • 2 personnes à l’accueil SOS Mains, à l’accueil, je les ai revu le lendemain.
  • 1 secrétaire pour cet accueil, elle me guidera vers le service ambulatoire
  • 2 opératrices en radiologie
  • 1 infirmière pour accompagner le chirurgien lors du premier examen,
  • 1 secrétaire au bureau des admissions du service ambulatoire
  • 1 personne pour me conseiller au vestiaire « comme à la piscine… »)
  • 1 brancardier pour m’emmener dans le service des anesthésies
  • 1 infirmière pour me préparer la tâche du médecin anesthésiste
  • l’anesthésiste
  • 3 infirmières et infirmier au bloc opératoire
  • le chirurgien
  • 1 brancardier pour aller en salle de réveil
  • 1 soignante pour m’accueillir  dans le service de réveil, m’apporter mes vêtements , me proposer de téléphoner à mon épouse, de m’offrir une collation et …enfin de nouer mes lacets faute de doigts bien réveillés.
  • 1 secrétaire du médecin pour l’ordonnance
  • 1 secrétaire pour sortie du service ambulatoire

Je m’excuse pour les personnes que j’ai pu oublier ! Je me souviens également du sourire et du « bonjour monsieur » d’une soignante noire et qui passait par là dans le service d’anesthésie (il me semble avoir entendu son prénom « Aminata ».

 

2/ autre découverte, un monde très organisé .

J’ai dû  passer dans 5 lieux ou services ou équipes ou pôles, j’ai encore beaucoup à connaître !!!!

Je n’ai pas entendu ni observé de conflit entre services (retard, mauvaise communications, etc…).

On peut dire que le taylorisme règne en maître dans ce domaine. Le travail semble organisé d’une façon rationnelle, chaque activité (anesthésie, chirurgie principalement ) est divisée en tâches spécialisées. Je n’ai pas assez d’observation pour dire que ce système d’organisation du travail est difficile pour les personnels mais je peux confirmer que le patient se sent bien et en sécurité. Je pense également que cette organisation permet une rentabilité accrue des équipements…

 

3/un monde où le travail, même réalisé dans de bonnes conditions, est très difficile et des hommes et des femmes qu’il faut protéger.

Tous les patients ne viennent pas comme moi avec un petit bobo, certains doivent arriver dans un « mauvais état », catastrophés parcequ’ils ont « perdu » un doigts, etc… Il y a aussi ceux qui ne réussissent pas à remplir les documents demandés, certains ne savent pas lire ou écrire (entendu à travers la cloison…).

Quelle patience faut-ils aux soignants pour rester aimables et aidants !

C’est pourquoi je pense qu’il faut protéger ces hommes et ces femmes ; ils font le plus beau travail du monde, réparer leurs semblables.

Je suis donc très étonné d’entendre, même une seule personne, répondre par la négative à ma question « êtes vous informé des conditions de votre prochain déménagement (changement de clinique et surtout de lieu de travail) ». En effet la presse locale annonce que plusieurs cliniques doivent se réunir dans un seul lieu, à quelques kilomètres de là. Ce projet doit se réaliser durant l’été 2013. Des soignants auront des parcours domicile-travail allongés. Des intérimaires perdront leur travail. Des questions se posent sur l’avenir de certains services suite aux doublons provoqués par la fusion des cliniques.

Peut être que ce travail d’information et  de concertation est réalisé… je l’espère très vivement.

On pourrait me rétorquer « de quoi te mêles-tu ? », l’explication est simple : elles et ils sont tellement sympas, ils réalisent un travail si important, ils respectent chacun sans discrimination, c’est normal qu’ils soient écoutés et considérés au moins comme ils considèrent leurs patients.

Dernière reflexion  : celle qui m’est venue en tête à la fin de l’intervention du chirurgien . Quelle chance nous avons dans notre riche pays de pouvoir bénéficier de soins aussi performants, réalisés dans des conditions d’hygiène qui me paraissent idéales et surtout quelle chance d’être opéré sans souffrir. Et je pense aux africains, à tous ceux des pays pauvres dont les soins sont encore très sommaires. Merci à la Sécurité Sociale .

 

 

 

2 réflexions sur « De la disqueuse à la clinique de la main »

  1. Bonjour

    he bien 19 personnes pour un sillon de 2 millimètres apres on se demnde ou va l argent public et le trou de la sécu.
    pour ton doigt tu nettoyais avec une compresse, de l’eau et du savon de Marseille

    donc pour une petite plaie voir ci dessous comment procéder

    – Nettoyez la plaie pour éviter une infection

    Nettoyez a plaie, du centre en allant très largement vers les bords, avec une compresse, de l’eau et du savon de Marseille. Rien d’autre. Rincez.

    Rincez la blessure sous l’eau et nettoyez le contour de la plaie avec une compresse imbibée de savon de Marseille, en évitant soigneusement de déborder sur la plaie. Vous risqueriez de l’irriter.

    L’usage d’un antiseptique n’est pas utile si vous nettoyez la plaie comme il est conseillé.
    – Ne nettoyez pas la plaie à l’aide de coton hydrophile

    Les fibres risqueraient de s’accrocher

    – N’utilisez pas plusieurs antiseptiques différents à la fois

    Ils peuvent être incompatibles.

    – Ne désinfectez jamais une plaie de la périphérie vers le centre

    Vous risqueriez de ramener des bactéries dans la plaie.

    – Ne renouvelez pas trop souvent un pansement

    Vous risqueriez de ralentir la cicatrisation. Tous les deux jours, c’est suffisant.

    1. Un médecin décide, après examen, de faire opérer ce monsieur. Et vous derrière votre clavier, sans doute sans compétences en médecine (vous n’auriez pas écris cela sinon), vous vous permettez de critiquer. Comme disait Brassens :  » le temps ne fait rien à l’affaire ».
      Bisou

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