Cameroun 2004
Un après midi chez les pygmées
Pygmée (en grec ancien πυγμαῖος / pugmaîos (« haut comme le poing »1)) désigne un individu appartenant à des populations spécifiques caractérisées par leur petite taille, inférieure à 1,50 m de haut. Il ne s’agit pas de nanisme au sens médical du terme.
Les termes « pygmée », « populations autochtones » ou « peuples de la forêt » englobent les différents groupes ethniques disséminés le long de l’équateur dans de nombreux États de l’Afrique centrale actuelle, allant de la partie occidentale Cameroun, Gabon, Congo, République démocratique du Congo, jusqu’au Rwanda, au Burundi et à l’Ouganda à l’est. Ces groupes de chasseurs-cueilleurs-pêcheurs sont aujourd’hui confrontés à une précarisation croissante et leur culture se trouve menacée. Définition de Wikipédia
Dernièrement, on parle de ce peuple et je me suis souvenu qu’en novembre 2004 lors d’un séjour au Cameroun nous avons rencontré des pygmées qui nous ont chaleureusement accueilli.
En route
Après avoir quitté la route nationale nous nous sommes enfoncés dans la forêt ; heureusement nous étions guidé par un autochtone et notre chauffeur était habitué des routes forestières. Avant de nous engager nous nous étions arrêté à la ville où notre guide nous avait conseillé d’acheter quelques cadeaux (cigarettes, farine, bonbons et … alcool malgré notre réticence ). J’ai compris ensuite que l’alcool devait être un moyen pour faire accepter plus facilement aux villageois leur précarité, dommage.
Inattendu, si loin du bourg, le colporteur qui parcourt des distances importantes sur son vélo semble le seul à apporter dans la campagne les articles de luxe, vêtements neufs, montres, jouets d’enfants et tout autres pacotilles.
Au village
Notre arrivée ne semble pas avoir été annoncé car le village semble vide mais notre présence semble avoir été diffusée dans les profondeurs de la forêt et les villageois arrivent. Pourquoi un tel empressement, le sens de l’accueil, la curiosité, les cadeaux ? Je pense qu’il doit y avoir toutes ces motivations ensemble. Néanmoins la curiosité doit prendre une part importante, en effet ce n’est pas tous les jours qu’un couple de blancs les visitent. Une autre raison les motive, nous constatons que certains touchent physiquement notre guide pour s’assurer que c’était bien lui et l’interpellent comme « le miraculé ». En effet nous apprendrons que ce dernier est le seul rescapé d’un grave accident de bus.
Ces accidents qui font de nombreux morts (4 tués pour 10 accidents d’après le Ministère des Transports) dans des bus surchargés et sur des routes mal entretenues.
Un accueil chaleureux
Des chasseurs
Nous n’avions pas beaucoup d’informations sur ce village, cependant nous avons compris qu’il avait été créé ici pour regrouper des pygmées, les derniers capables de chasser dans la forêt. Pour confirmer cela, au cours de notre voyage, nous avons retrouvé un groupe allant vendre à la ville un porc-épic qu’il venait de tuer.
Après ces premières présentations les villageois improvisent un orchestre et un jeune costumé de plantes de la forêt danse.
Place à la fête.
Puis une séance de photos suivra ; à cette occasion nous avons été témoins de moments très forts et intimes.
Ils m’ont demandé de les photographier pour le plaisir de découvrir leur portrait sur l’écran de mon appareil photo. Malheureusement je n’ai pu leur offrir ces images.
Les derniers chasseurs-cueilleurs
Lors d’une promenade sur la plage de Kribi, côte Atlantique du Cameroun j’ai croisé une troupe étonnante. D’abord je n’y croyais pas, au loin je voyais une troupe avec des lances d’un autre temps, je pensais à un groupe folklorique. Ils venaient du bout de la plage. Petit à petit le groupe m’est apparu plus clairement. Il était composé d’hommes qui revenaient de la chasse.
Ils parcourront plusieurs kilomètres sur la plage pour atteindre probablement la ville Kribi après une nuit de chasse. Là bas ils devront trouver un acheteur pour cette viande que l’on dit délicieuse …et revenir dans leur village.
Je m’interroge pourquoi les camerounais regroupent ainsi les pygmées. Pour la chasse ? Certes leur savoir-faire ancestrale est valorisé mais n’y a t il pas d’autre motivation ? Créer ainsi des « réserves » ne libère-t-il pas divers projets d’exploitation de la forêt, bois, sous sol ou culture intensive ?
Malheureusement ces hommes et ces femmes si attachants, les derniers chasseurs-cueilleurs du globe, nos ancêtres, ne semblent pas avoir d’autres choix pour survivre jusqu’à la destruction inexorable de leur forêt avec la raréfaction de leurs gibiers, leurs ressources vitales .
16 ans sont passés…
Je me demande que sont devenus ces femmes et ces hommes. L’espérance de vie étant très inférieure à la nôtre certains sont décédés mais les jeunes mariés, le bébé ?