Solidarité
Pour un Noël de partage et de solidarité.
C’est ainsi qu’a été organisé le samedi 22 décembre au centre d’hébergement de la Croix Rouge une manifestation de solidarité avec les familles en situation d’attente de régularisation.
Nous sommes une centaine dans la cour de l’ancienne gendarmerie. Des tentes ont été plantées au fond, en cas où il pleuverait ou neigerait et de toutes façons pour stoker les gâteaux et friandises apportés par les participants.
Après le petit discours d’un responsable : il faut bien redire que depuis plusieurs mois, le comité de soutien agit pour que plusieurs familles ne soient pas expulsées. Le Préfet vient de préciser qu’il ne reviendrait pas sur l’arrêté de reconduite à la frontière de la famille M.
Par un ami, je me fais expliquer le cas de ce père de famille, opposant politique, qui a du fuir le Congo pour éviter de se retrouver dans les prisons de ce pays. Toute la difficulté pour sa reconnaissance comme réfugié politique est de produire des pièces, des témoignages valables pour les autorités françaises. Tous les articles de presse locale ont disparu…
En attendant toute la famille (trois enfants scolarisés dans le quartier) sont dans une situation de grande précarité, hébergée dans ce centre.
J’apprend que ces locaux dans lesquels se logaient 9 familles de gendarmes, abritent maintenant près de 60 personnes . Leurs origines sont diverses, il n’y a pas que des africains mais aussi des gens de l’Est de l’Europe, Tchétchénie par exemple.
Ce n’est pas l’heure de demander des statistiques, nous partageons avec eux ce moment de bonheur avec les animations prévues par les organisateurs (Chorale, Fanfare, Aikido artistique).
Avant le « quatre heure », il y a la distribution des cadeaux . Nous sommes émus par le joie des enfants qui découvrent leurs cadeaux distribués par la Croix Rouge. Combien ils doivent souffrir ces jeunes depuis que leurs parents ont décidé de quitter leur pays !
Je reconnais une jeune fille qui étudie au lycée dans lequel je suis allé l’autre jour (voir précédent billet). Effectivement le prof m’avait parlé d’une élève « sans » papier qui avait de grande difficulté vu sa méconnaissance du français… J’aurais voulu parler à la maman qui se tenait près d’elle, pour qu’elle accepte des cours supplémentaires de français pour sa fille comme lui avait suggéré le prof ; mais la langue nous sépare et aujourd’hui il faut laisser la place à la fête , à ce moment de solidarité.
Je pense alors à la chance que nous avons eu de vivre cette manifestation de solidarité …dehors les centres commerciaux grouillent de consommateurs en cette veille de Noël.
Ces enfants, ces hommes et ces femmes, ils en rêvent de notre société de consommation et … tomberont dans son piège une fois régularisés. La vie est comme ça !