Mama Véro, femme africaine en France

Mama Véro, femme africaine en France

A l’occasion de la Journée de la Femme

Il y a quelques années j’avais profité de la date du 8 mars, annoncée Journée de la Femme pour faire des portraits de plusieurs femme rencontrées lors de mes voyages. Cliquer sur le mot-clef : Femmes.

Plus près de moi, je rencontre depuis quelques années, une femme d’origine africaine, exceptionnelle par son courage et sa détermination à agir pour les autres, Véronique.

Véronique présente un des produits qu'elle vient de recevoir.
Véronique présente un des produits qu’elle vient de recevoir.
Véronique en 2009 présente son association
Véronique en 2009 présente son association

Mama Véro, la camerounaise

Je l’ai connu il y a 5 ans. Mon épouse l’avait rencontré dans une Association du quartier et son projet nous avait impressionné.

Véronique et son mari Samuel sont originaires du Cameroun. Ils se sont retrouvés à Paris, y ont vécu de nombreuses années, leurs enfants 2 filles et un garçon y sont nés. Je n’en sais pas plus … Véronique nous  a montré avec fierté une photo sur laquelle on la reconnaît chantant dans une chorale auprès de Johnny Halliday en concert dans une grande salle parisienne .

Je sais aussi que Véronique est engagée pour son pays. Ses amies, les « Femmes Dynamiques » soutiennent le Président .

Les "Femmes Dynamiques" étaient venues nombreuses de Paris à la dernière fête organisée par Véronique
Les « Femmes Dynamiques » étaient venues nombreuses de Paris à la dernière fête organisée par Véronique

Depuis ils ont quitté la capitale, pour venir habiter à Orléans, probablement à cause de la maladie de Samuel.

Dans notre quartier, Véronique, tout en travaillant comme aide à domicile,  a décidé d’agir pour les gens de son pays d’origine, le Cameroun.

Agir pour la santé des siens

Mais pourquoi soudainement cette nouvelle orientation de leur vie ?

Elle s’en explique très simplement.

Alors qu’elle séjournait dans sa famille camerounaise, Véronique a été témoin d’une injustice insupportable. Une de ses sœurs, revenant des champs s’est blessée. Loin de tout centre de soins, l’hémorragie  n’a pu être arrêtée et elle est décédée, arrivée trop tard à l’hôpital.

De retour en France Véronique et sa famille ont décidé de « faire quelque chose » pour qu’un tel événement ne se reproduise plus.

Ils ont pensé qu’il fallait aider les villageois à créer un dispensaire. Ceux ci devaient accroître le revenu de leurs récoltes. Véronique a pensé que dans son quartier, elle pouvait faire venir le surplus du produit de leurs cultures et les vendre.

Femmes au Cameroun préparant les produits envoyés à Véronique
Femmes au Cameroun préparant les produits envoyés à Véronique

Mama Véro, entreprenante

C’est ainsi que depuis 5 ans, Véronique a créé avec Samuel un magasin de vente des produits alimentaires venus du Cameroun. Avec plus ou moins de réussite, en créant une association ils ont voulu mettre dans le coup des amis, voisins, personnes rencontrées lors du travail d’aide familial de Véronique.

Je dois témoigner que cette femme, grâce à  son énorme motivation, réussit à convaincre les gens de tous niveaux, député ou simple voisin de son HLM.

Pour elle, pas de discrimination entre africains de pays différents. Son magasin est devenu le rendez vous de tous les africains de l’agglomération.  Ils y trouvent la nourriture africaine sans être obligé de monter à Paris . Ces produits sont réputés plus frais !

Le nouveau magasin de Véronique, attention l'enseigne son rêve est un montage !
Le nouveau magasin de Véronique, attention l’enseigne son rêve est un montage !

C’est Véronique qui fait le voyage jusqu’à Roissy pour prendre livraison du container de fret. Dès 4 heure du matin elle prend la direction de Paris pour être de retour à son magasin à Orléans, vers 14h avec son arrivage d’arachides, de bâtons de manioc, de fubua, d’ananas, de mangues, d’avocats, etc…

Et ce transport elle le réalise chaque fois que son interlocuteur à Douala lui annonce qu’il a rempli un container des produits vendus par les villageois de LIKABA dans l’Arrondissement de Yabassi à quarante kilomètres de la capitale économique du Cameroun.

Je ne sais pas si cette opération procure beaucoup de bénéfices aux villageois compte tenu du prix de l’affrètement mais je sais que Véronique y croit très fermement.

Véronique et Samuel ont investi beaucoup pour ce commerce, installation du magasin, équipement en frigos et chambre froide. Je me doute qu’ils doivent connaître de moments difficiles quand ils font leurs comptes, heureusement que la solidarité africaine fonctionne.

Périodiquement des amis blancs que Véronique a convaincu, interviennent par exemple sur le Marché de Noël ou sur les stands de la fête de quartier . Véronique tient à être présente, activement, à tous les événements de sa ville et particulièrement à ce qui concerne le commerce équitable.

Sur un stand au marché équitable de Noël
Sur un stand au marché équitable de Noël

La force de Véronique

Lors de la dernière fête de quartier en octobre, Véronique était présente pour vendre les produits camerounais et faire connaître son association. Elle avait même confectionné des plats typiques.

Pourtant son mari Samuel était hospitalisé à Tours à 100km de là. En effet Samuel était insuffisant cardiaque depuis plusieurs années, son état de santé s’aggravait de jour en jour. Et le 11 octobre il a subi une transplantation cardiaque. Malgré des moments d’une intense inquiétude, Véronique était présente et active, avec une force exceptionnelle. J’ai été impressionné par sa volonté de ne pas laisser transparaître son inquiétude.

Après plusieurs semaines de incertitude puis de convalescence, Samuel est revenu chez lui auprès de Véronique. Leur première décision a été de lancer un nouveau projet : organiser une grande fête pour remercier Dieu et y associer leurs familles et amis pour ce « miracle » de la transplantation.

Nos retrouvailles en janvier 2013 après la transplantation
Nos retrouvailles en janvier 2013 après la transplantation (à gauche Samuel)

Samuel et Véronique préparent une fête où ils comptent rassembler 700 personnes venus de France mais aussi d’Afrique, des ambassadeurs, des médecins, des élus et la grande famille africaine.

En plus de la boutique qu’elle tient seule, elle remue « ciel et terre » en compagnie de Samuel pour trouver les moyens d’accueillir, de nourrir ses centaines d’invités.

Tous ses amis s’interrogent sur la force qui anime Véronique pour faire preuve d’une telle détermination et d’un tel courage.

Nous le constatons … je suis de ceux qui affirme que la femme africaine peut « remuer des montagnes », sur les routes d’Afrique ça se remarque et dans le quotidien occidental ça s’admire.

Voir aussi un précédent billet sur son association.

 

 

 

 

 

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