Retour de Tunisie, nos hôtes à Carthage, Bizerte et Kairouan.
Notre voyage s’est effectué grâce à l’Association Tunisie chez l’habitant. Association est gérée bénévolement à partir d’Issy les Moulineaux . Monia nous a proposé des adresses sur le parcours que nous avions choisi. A nous de donner notre accord sur l’hôte et sa maison décrits sur Internet . Le paiement s’effectue directement lors de la visite sur place au tarif annonçé par l’Association. A noter que les « arhes » demandés avant le départ servent à la gestion (téléphone, déplacement) et à financer des actions en Tunisie, par exemple, payer les fournitures scolaires pour des familles du nord de la Tunisie. Voir le site .
A Carthage
Nous avons été accueilli dans une magnifique maison, avec chambre et salle de bain privé. Notre hôte est retraité de la Fonction Publique. Compte tenu de notre arrivée tardive nous n’avons pu apprécier le diner préparé par son épouse. Il hébergeait en même temps que nous un couple ; au petit déjeuner nous n’avons pas manqué de lui poser de nombreuses questions, nous arrivions en Tunisie ! Il nous a démontré combien il était attaché aux droits de l’homme et aux nouveaux droits d’expression , « on n’est plus obligé de lire en cachette le livre de Florence Beaugé « La Tunisie de Ben Ali, miracle ou mirage » ; Florence Beaugé était journaliste du « Monde », elle a été expulsée en 2009, elle dénonçait le système de la famille Ben Ali . En janvier 2011, juste avant le départ du président déchu, c’est Isabelle Mandraud, journaliste au 3monde » qui a été expulsée aussi !
Le lendemain c’est notre hôte carthaginois, qui nous a accompagné pour la location de la voiture et l’achat d’un téléphone portable permettant d’appeler moins cher sur le territoire tunisien ?
A Bizerte
Accueil d’André, un retraité français qui est là depuis 6 ans dans une magnifique maison sur les hauteurs de Bizerte avec une vue imprenable sur le cap Blanc.
André comme de plus en plus de français, prend sa retraite au soleil de Tunisie. Il a choisi ce lieu, là où l’eau de la mer est la plus claire. Le cap Blanc est le cap extrème de l’Afrique d’après les géographes.
André avec ses amis joggeurs de Bizerte voudraient éduquer les jeunes à la propreté des lieux en organisant des ramassages de détritus en plein horaires d’affluence « pour mettre les gens devant leur responsabilité ». Il est vrai que ça choque ces plastiques, ces vieux papiers, ses bouteilles laissés sur place dans des lieux pourtant magnifiques. André déplore également les constructions anarchiques sans plan d’urbanisme, qui détériorent les paysages de cette côte escarpées. De plus les gens construisent au mépris des éboulements ou autres glissements de terrain.
A Kairouan
Monia nous a préparé un studio dans la grande maison que lui ont laissée ses parents. Elle y habite seule au rez de chaussée. Monia ne nous connait pas mais d’emblée elle nous considère comme des amis.
Elle nous parle de ses projets, la création d’une association pour soutenir les parents (comme elle) d’enfants autistes. Elle nous montre son CV très détaillé sur son ordinateur, nous pouvons voir toutes ses actions de vulgarisation agricole (elle est agronome) en direction des femmes principalement . Elle nous expose pourquoi elle s’est engagée dans la révolution (voir le billet « Révolution »).
Nous parlons des droits de la femme et son attachement à ce statut exceptionnel . Elle en profite pour nous informer que Bourguiba, pour instaurer la liberté de la femme en Tunisie, s’est appuyé sur le contrat Kairouanné. En effet depuis le 9ème siècle, le droit de la femme est reconnu comme option dans les contrats de mariage des grandes familles de Kairouan.
Elle nous emmène aux fiançailles de son voisin, Chokri. Inoubliable ce moment très cérémonieux où la famille de la fiancée accueille en grande pompe et selon la tradition la famille du fiancé. L’accueil chaleureux de ces familles nous étonnent , il est vrai que nous sommes devenus les amis français de Monia….
Le lendemain elle nous accompagne dans les ruelles de la médina de Kairouan, cette ville qu’elle aime au dessus de tout. Elle nous fait connaître un ami, le directeur du patrimoine de la région qui a sûrement fort à faire pour préserver cette capitale du monde arable . Et pour que nous revenons la voir elle nous fait boire de l’eau du Bir Routa qui communiquerait avec zam zam l’eau sacrée de La Mecque.
2 réflexions sur « Retour de Tunisie, nos hôtes à Carthage, Bizerte et Kairouan. »
je suis contente de me faire rafraichir la mémoire des moments agréables avec vous et c’est grâce à vous que j’ai découvert des coins que je ne connaissait pas à Kairouan
amicalement
Vôtre
Monia