Un week end de street art
Le WE dernier, 19 et 20 juin 2020, j’ai eu la chance de naviguer sur la mer, peut être l’océan des dessinateurs de street art. Je n’ai pas du parcourir beaucoup de mille et les flots étaient très accueillants.
Le 32ème mur d’Orléans
6 et 7 mars 2020 Loraine Mti , la « fille aux cheveux d’or » comme je l’ai nommée sur mon billet, avait réalisé le dernier mur d’Orléans. Ce mur est programmé tous les mois par la ville d’Orléans sur le coté ouest du Cinéma des Carmes. A cause du confinement la fresque est resté 3 mois à la vue des orléanais passant par là . Ce vendredi est un grand jour, Matth Velvet s’est engagé sur cette 32ème fresque.
C’est vers 11h que Matt Velvet a tracé les premiers traits de son œuvre.
Matth Velvet est né à La Roche sur Yon près de Nantes. Après des études de design industriel, Matth Velvet a commencé à peindre des murs au début des années 2000 dans l’ouest de la France. Les paysages maritimes et industriels ont été sa première source d’inspiration et imprègnent ses premiers travaux. Il est progressivement passé de l’aérosol à la peinture acrylique et à l’huile, lui donnant un meilleur contrôle des couleurs et un rendu plus proche de ses attentes sur les murs et en galerie.
Matth Velvet a illustré des murs ou dans des galeries à Nantes, Paris, Rouen, Biarritz et dernièrement à Bordeaux où il a résidé pendant plusieurs mois à l’Institut Culturel.
Le mur autogéré d’Olivet
Au sud d’Orléans un mur de béton soutient une piste cyclable. Depuis plusieurs années des graffeurs locaux ont pris possession de cet espace et vivent ici leur passion du dessin. Ils sont animateurs culturels, tatoueurs, éducateurs, techniciens en usine, illustrateurs, ils sont d’abord passionnés. « Venir ici c’est comme aller à la pêche, c’est mon plaisir! » m’explique un des membres du groupe. C’est aussi une passion onéreuse car le prix des bombes de peinture est élevé. Il faut aussi du temps, réaliser une fresque demande au minimum deux jours pour les plus doués.
Un mur … autogéré.
A ma question de savoir quand un graffeur décide de recouvrir la fresque d’un autre, on me réponds que ça se passe toujours bien, « nous savons que ce que nous créons est éphémère et nous nous connaissons tous, nous savons quand nous pouvons se recouvrir, l’ancienneté du graff est un critère important. » « Nous aimons nous retrouver là, nous parlons aussi de nos compositions, le groupe permet de s’améliorer. » C’est pour cela que j’ai trouvé l’appellation autogéré.
Coté négatif certains graffeurs critiquent de n’être pas sollicité pour réaliser la fresque « professionnelle » du Mur d’Orléans, ils estiment que trop peu d’artistes locaux ont été choisi par ses promoteurs ; j’en ai compté quand même 4 (Japhe et Rise en 2019, Stan Rusher en 2018 et Onie en 2017) !
Le lettrage
Pour d’autres graffeurs présents, le vrai graff est le lettrage, c’est à dire dessiner son nom au moyen de bombes aérosols avec des formes et des couleurs les plus abouties. Ils me rappellent que la plupart des artistes reconnus du street art ont débuté par le lettrage. Je découvre également qu’il y a les vrais, qui peignent avec une bombe aérosol et ceux comme Matth Velvet qui utilise le pinceau. Il y a ceux qui taguent leur nom n’importe où et les pro qui exposent en galerie et parcourent le monde . Je découvre petit à petit ce monde d’artistes passionnés aux facettes multiples
1600 stickers sur le Mur d’Olivet
Ce WE j’ai découvert un autre monde celui des stickers.
La veille au pied du Mur d’Orléans, Pascal, un graffeur que je connais, m’ a aimablement invité à un Événement qu’ils organisaient avec des copains sur le mur d’Olivet (voir ci dessus). Par curiosité et amitié je m’y suis rendu et j’ai rencontré un groupe 5 personnes prêtes à une opération inédite à Orléans. Malheureusement, consignes sanitaires obliges, l’événement n’avait pas pu avoir davantage d’ampleur . Je trouve que c’est dommage.
Street art et générosité
A la place d’un graff, sur le mur, l’équipe installe une immense toile grise de plus de 5 m de long sur 3 m de hauteur. Ils se sont donnés jusqu’à la nuit pour y coller 1600 stickers apportés par un groupe associatif Amsterdam Stickers venant de la région parisienne . Cette opération est initiée par une association orléanaise Faire ma p’Art présidée par Jérôme. Les stickers sont parrainés 10€ le lot de 20 stickers l’équivalent de 5 repas servis par l’association Les mains tendues.
Tous les stickers sont de même dimension et portent le même message imprimé dans les langues de leurs créateurs : « VIVRE ET LAISSER VIVRE STREET ART CONTRE LA HAINE » ; ils viennent de tous les pays du monde malheureusement je n’ai pas compris comment l’association Amsterdam Stickers les récupère. J’apprends que cette initiative a été créée par un berlinois.
En fin de soirée quand tous les stickers seront collés cette toile sera retirée et pourra être vendue au profit d’une association caritative.
Merci à tous les amis de l’Association qui m’ont accueilli si chaleureusement.
One thought on “Un week end de street art”
J’avais oublié de laisser un commentaire sur cette belle idée… J’admire ces réalisations qui nous mènent vers la générosité.
Christine