Les mains sur le mur

Les mains sur le mur

Ce n’est pas l’injonction de flics entrain d’interpeller un délinquant  mais plus pacifiquement la peinture réalisée par BomK , artiste graffeur pour la 30ème fresque du MUR d’ORLEANS.

Cette fresque produite sur un mur du cinéma Les Carmes en centre ville d’Orléans, est signée régulièrement par de grands artistes graffeurs. Depuis 3 ans la municipalité, sous l’impulsion artistique de deux orléanais, met à la disposition d’un ou une graffeuse ce mur de près de 9 mètres de long. La performance se déroule en public, le week end du vendredi 10h au samedi 17 h. Nombreux sont les orléanais qui se retrouvent ici pour observer, photographier voir apprécier cette œuvre. J’ai découvert le street art à cette occasion et j’essaie d’être un des plus assidus spectateurs.

La diversité de cet art

Grâce au choix des promoteurs Jean Michel Ouvry et Ludovic Bourreau, nous pouvons être témoins de la multiplicité des techniques, des formes, des sensibilités de cet art devenu de plus en plus populaire.

Le MUR d’ORLEANS est devenu un musée vivant du street art. C’est d’ailleurs dans rubrique « musée » qu’il figure dans l’annuaire d’Orléans.

Ci dessous quelques unes des fresques réalisées ici avec le nom de leur créateur.

 

Ce vendredi 7 février 2020 l’invité était BOM K .

Jean Michel : « Depuis longtemps nous voulions inviter BOM K, un des meilleurs graffeurs français, mais il n’était jamais libre, nous avons de la chance, regarde la précision de son dessin, le choix de ses couleurs ».

2 minutes 40 pour observer et « écouter » l’exécution de BOM K

Les graffeurs qui parcourent le Monde

Ces artistes sont très demandés. Ils parcourent le Monde à la demande d’organisateurs de Festivals de Street art , leurs œuvres, surtout réalisées en public, participent à l’animation urbaine . Ces derniers aiment aussi se retrouver pour produire des œuvres collectives . Ces artistes ne se contentent pas de « peindre sur les murs », mais exécutent dans leurs ateliers des œuvres que l’on retrouvent de plus en plus dans les galeries et expositions d’art contemporain. Bom K a exposé dans les expositions organisées à l’occasion des 500 ans de Léonard de Vinci, en 2019.

Leurs vies, leurs parcours attirent également de plus en plus les documentaristes. Peut être sont-ils les descendants des peintres italiens du Moyen Age qui ont décorés des églises loin de chez eux ; je repense aux églises d’Abyssinie ou celles de Savoie dans lesquelles les artistes  peignaient la vie quotidienne de l’époque .

BOM K

Sur internet on retrouve BOM K, avec le collectif Da Mental Vaporz qu’il a créé en 1999,  en Australie, en Angleterre, en Espagne, au Danemark, en Belgique. Il a également réalisé en 2017 la peinture d’une façade de plusieurs étages dans le 13eme arrondissement de Paris (l’image grandiose d’une graffeuse). A Brest il a peint plusieurs façades.

Cet artiste est né en 1973 dans la banlieue sud de Paris . Il aurait commencé le graffiti sur les murs de sa banlieue, sur les trains… à l’âge de 17 ans. C’est maintenant un maître. D’ailleurs vendredi et samedi dernier il y avait de nombreux graffeurs parmi les spectateurs de sa performance. Le réseau fonctionne bien !!!

BOM K laisse ses monstres pour des mains qui parlent

Le peintre a laissé son univers habituel peuplé de monstres et de personnages fantasques pour nous offrir une expression plus reposante, des mains qui parlent. Il m’a affirmé ne pas connaitre  le langage des signes, mais ses peintures expriment une langue plus simple .

Des couleurs et une esquisse en noir et blanc

Heureusement il avait pris de l’avance, il a traçait ses premiers traits au fusain dès le jeudi après midi . Malgré sa virtuosité il savait que deux jours ne suffirait pas tant les détails comptent.  Il peint avec une précision remarquable. Celle ci donne à sa peinture une sensibilité pleine de nuances par des couleurs et des traits les plus expressifs. On se dirait devant une toile de maître . Pourtant l’atelier est en plein air, dans les bruits de la ville, le tram qui approche de la station , les portes des voitures qui claquent, les talons des dames sur le pavé, les discussions et les interrogations des passants . C’est peut être ça la performance du peintre de rue, travailler en s’inspirant de celle-ci .

 

Signature d’un « virtuose » d’après Télérama …

Et c’est à Orléans en ce moment, février 2020, sur le MUR.

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