Une école de cirque en Palestine
Le fondateur et directeur est Shadi Zmerrod.
Une culture haute résistance
Il fonde en 2006 une école des arts du cirque en Palestine. « C’était une idée folle au début. Même aujourd’hui, notre travail relève de la folie. Mais en même temps, du réel, sur le terrain en Palestine. En 2006, on avait beaucoup de défis à surmonter. Notamment le fait de savoir comment est-ce que la société palestinienne et arabe allait accepter l’idée d’un cirque. Une idée qui n’existe pas à la base dans nos sociétés, qui ne fait pas partie de notre culture. Le cirque était aussitôt associé aux animaux, aux hommes qui portent des justaucorps… Le grand défi pour moi était de prouver au public de mon pays que nous, en tant que Palestiniens, nous pouvons faire quelque chose qui reste palestinien et respecte les traditions, les religions et les coutumes qui existent en Palestine ».
L’équipe de la Palestinian Circus School (PSC) a toujours quantité de défis à surmonter, à contourner. Des défis reliés essentiellement à l’occupation israélienne. Problèmes sécuritaires de tous genres, difficulté de déplacement d’une région à une autre, risque de ne plus pouvoir rentrer en Palestine, emprisonnement de certains étudiants, interdiction de travailler, refus d’octroi d’autorisations d’entrer à Jérusalem, équipement retenu durant de longs mois par l’occupation, impôts élevés sur le matériel… «
Le cirque comme besoin social
» On a commencé à enseigner les arts du cirque, à utiliser le cirque comme moyen social. On insiste sur ce côté-là, sur le « Social Circus ». Actuellement on est en train de créer une académie des arts du cirque qui ouvrira en 2014-2015 en Palestine », précise le dIrecteur.
« Le bâtiment servira en même temps de centre culturel qui accueillera des spectacles de théâtre, de danse, de cirque, des concerts de musique… Il compensera l’absence d’un tel centre dans l’environnement de Birzeit où vivent et gravitent plus de 10 000 étudiants ».
Depuis novembre 2001, la Palestinian Circus School a déménagé dans un ancien bâtiment historique au centre de Birzeit.
Encore plus loin
Shadi Zmorrod ne cache pas sa fierté de voir certains de ses anciens élèves, aujourd’hui diplômés des plus prestigieuses académies des arts du cirque en France, en Italie, au Canada. En espérant que son académie à venir serait elle-même un jour habilité à le faire, quand l’art du cirque serait reconnu par le ministère de la Culture.
« Nous faisons pression et nous nous battons pour avoir ce droit », affirme-t-il. La première étape est enclenchée : constituer une école professionnelle qui offrirait aux étudiants un cursus complet, avec une année préparatoire et trois années académiques. Notre but est de fonder des écoles de cirque dans le Moyen-Orient« .
Extrait d’un article paru dans « L’agenda Culturel » de Beyrouth (voir le lien permanent ci-contre). Bravo !